Le domaine du son 3D n’est en fait pas si nouveau. La première expérience de spatialisation sonore remonte à la fin du XIXe siècle, avec le Théâtrophone (1881) de Clément Ader. Il s’agissait du premier service de retransmission live de spectacles, combinant à la fois téléphonie et son spatialisé, qui séduisit aussi bien Victor Hugo que Marcel Proust. Au début du XXe siècle, Lord Rayleigh définit la théorie Duplex (1907) qui décrit les mécanismes de localisation dans le plan horizontal en montrant le rôle des différences interaurales de temps et d’amplitude. La compréhension de la localisation en élévation prendra plus de temps : même s’il reste encore aujourd’hui des points d’interrogation, le rôle clé du pavillon d’oreille, dont les multiples cavités viennent colorer le son en fonction de son incidence, est établi. Ainsi la couleur, ou plus exactement le timbre, des sons nous renseigne sur leur localisation.
Sur le plan des techniques de reproduction des sons spatialisés, le XXe siècle est jalonné de nombreuses innovations. Dans les années 30, Blumlein introduit la stéréophonie, tandis que Fletcher dépose un brevet décrivant un système de téléphone binaural où il propose d’utiliser une tête artificielle pour réaliser une prise de son binaurale et ainsi restituer à l’auditeur les indices acoustiques d’une écoute naturelle. En 1939, Fantasia est le premier film doté de son spatialisé (stéréophonie). Il faudra attendre 1976 pour que le cinéma s’enrichisse du son multicanal (format Dolby Surround sound 5.1 constitué de 6 canaux) avec la sortie du film « A star is born ». La fin du siècle dernier voit l’introduction des nouvelles technologies Ambisonics (1973), HOA (1995) et WFS (1988).
Avec le concours de Rozenn Nicol